samedi 3 janvier 2015

Mot rire : Amis lecteurs, que cette année vous apporte le bonheur, la joie et aussi … le pouvoir de rire !

Quelle grande histoire que celle du rire de ses origines à nos jours ….

Sans remonter à l'Antiquité où le rire est déjà considéré comme une faculté humaine physique , intrinsèque (« Aucun animal ne rit sauf l'homme » Aristote), nous pourrions partir du Moyen Age pour considérer les différents qui animent durant des siècles et jusqu'à nos jours la place du RIRE dans la société :

D'abord jugé diabolique du IV au Xeme siècle, le rire fut réprimé par les législateurs des règles monastiques : «  Le rire est la pire chose qui puisse sortir d'une bouche humaine ! » observe l 'historien Jacques Le Goff pour parler de cette époque dans son essai Jésus a-t-il ri ? (1992) ( nous ne sommes plus au moyen age.... pourtant... pourtant.... ) .
Au XII et XIIIeme le rire permet une libération relative « on s'aperçoit des ridicules, on se plait à la satire et à la parodie » , c'est une preuve de raffinement et déjà le début d'une contestation face au bloc installé ( Ah... et puis après c'est fini...??? que nenni !) .
A partir du XIVeme siècle en pleine guerre et désolation apparaît le rire programmatique et débridé à travers le carnaval : nous y reviendrons un peu plus loin …car notre « petit programme hebdomadaire» rejoint un peu ce but...
Les débats autour du rire au Moyen age sont très bien résumés dans le récit de Eco Le nom de la Rose où les sinistres pères Jorges, les pères fouettards, les croque mitaines, les croque morts, les bonnets de nuits, les rabats la joie, les pisse froid, les éteignoirs, les fâcheux, les censeurs, hommes ou femmes, sont là pour nous rappeler que le rire est forcément....satanique !! Mais en voulant bâillonner l'expression des rieurs ils redonnent paradoxalement et avec un vigueur étonnante l'expression de joie aux hommes qui en seraient privés devant quelques décideurs au crédit parfois douteux...mais dont la couronne est bien enfoncée dans le crâne. Il s'agit de ceux- là mêmes qui donnent matière à rire... Car effectivement on ne rit pas de n'importe quoi ….ou qui... et les cibles du rire sont vraiment aisées à trouver, elles s'exposent, prennent la pose pourrait on dire et s'offrent à tous les regards citoyens !

Concevons, toutefois, comme Erasme que le rire enlaidit le visage, lorsqu'il est forcé, il métamorphose l'être «  il y en a qui en riant semblent hennir: c'est indécent. Nous dirons autant de ceux qui rient en ouvrant horriblement la bouche, en plissant les joues et en découvrant toute la mâchoire : c'est le rire d'un chien »  [… enragé ???? ] (Érasme Traité de civilité puérile (1530) ou Le savoir-vivre à l’usage des enfants ).

 
Prenons pour exemple les masques du théâtre comique grec et latin et même népalais : Cliquez sur les trois mots soulignés pour les découvrir.

Les prototypes sont sidérants...

   
Mais pourquoi rions nous ?

Parce que « rire est le propre de l'homme » ce serait presque inhumain de s'en priver ! En prenant le parti de Rabelais, l'homme qui rit affirme aux tristes sires sa volonté toute humaine d'être et de surcroit libre de penser par lui même et en société. Dans ce sens il rejoint aussi, bien plus tard, Bergson et sa théorie sur les mécanismes qui provoquent le rire, à savoir : la raideur, « la fameuse mécanique plaqué sur du vivant » qui rend totalement surprenantes d'abord et ensuite fatalement prévisibles les farces non voulues de celui ( ceux) qui déclenchent le rire par des postures de « raidissement contre la vie sociale » . … La répétition ( le comique de répétition) ne fait qu'augmenter le plaisir du rieur, c'est une évidence, et ce dernier devient avec bonheur le transcripteur de ce qui se déroule sous ses yeux...
Dans une démarche consciente cette fois, le rire remplit une fonction libératrice depuis déjà fort longtemps et cela même face aux événements les plus affligeants ( Le Carnaval joue  ce rôle primordial au Moyen age : il ouvre des vannes vitales à l'être social dans un ordre insupportable 365 jours par an ) . L'autorité s'en accommodait car les liesses rieuses étaient un contrepoids nécessaire aux diktats .
Enfin, demandons-nous un instant pourquoi Aristophane, Rabelais, Molière, La Fontaine, Voltaire, Jarry, Chaplin, Prévert, Ionesco, Brassens, Desproges... ont voulu nous faire rire ? et ce sera déjà le début d'une réponse face au sinistre vide bredouillant environnant...

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Bravo et merci à vous quatre pour votre travail. A l'inverse, la majorité avec quinze conseillers , le compte rendu du conseil municipal du 18/12 n' est toujours pas consultable. De plus, toutes ces personnes sont incapables de répondre aux questions budgétaires posées et pour d'autres sujets également. Toujours la même devise: on prend le maximum d' indemnités pour un minimum d' efficacité.

Anonyme a dit…

Bravo à Osons pour Mougon, grâce à vous la population est informée et à la possibilité de s' exprimer. Justement, concernant l' invitation de M. le Maire à ses vœux, il parle de sérénité. Il ne doit pas connaitre la définition de ce mot! Définition prise sur le Web
' État du temps, de l’air qui est serein; Tranquillité, calme, absence de trouble ou d’agitation '

Anonyme a dit…

Au conseil municipal surtout les derniers, le maire sur plusieurs sujets prononce les mots suivants:"...Je ne sais pas, on verra plus tard, je me suis trompé...". Il doit en être de même pour l'invitation avec le terme" sérénité". Il voulait plutôt écrire: agité, tendu, tourmenté,frayeur, emportement.........

Anonyme a dit…

L'actualité incite à prolonger la liste des rieurs impertinents, les frères d'arme, de cœur, d’esprit : Charb, Cabu, Tignous, Wolinski .... bien sur, et ceux aussi qui continueront d'affuter leur plume. contre la bêtise sous toutes ses formes. ...

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