Quelle grande histoire que
celle du rire de ses origines à nos jours ….
Sans remonter à
l'Antiquité où le rire est déjà considéré comme une faculté
humaine physique , intrinsèque (« Aucun animal ne rit
sauf l'homme » Aristote), nous pourrions partir du Moyen
Age pour considérer les différents qui animent durant des siècles
et jusqu'à nos jours la place du RIRE dans la société :
D'abord jugé diabolique
du IV au Xeme siècle, le rire fut réprimé par les législateurs
des règles monastiques : « Le rire est la pire chose qui
puisse sortir d'une bouche humaine ! » observe l 'historien
Jacques Le Goff pour parler de cette époque dans son essai Jésus
a-t-il ri ? (1992) (
nous ne sommes plus au moyen age.... pourtant... pourtant.... ) .
Au XII et XIIIeme le
rire permet une libération relative « on s'aperçoit des
ridicules, on se plait à la satire et à la parodie » ,
c'est une preuve de raffinement et déjà le début d'une
contestation face au bloc installé ( Ah... et puis après c'est
fini...??? que nenni !) .
A partir du XIVeme
siècle en pleine guerre et désolation apparaît le rire
programmatique et débridé à travers le carnaval : nous y
reviendrons un peu plus loin …car notre « petit programme
hebdomadaire» rejoint un peu ce but...
Les débats autour du
rire au Moyen age sont très bien résumés dans le récit de Eco Le
nom de la Rose où les sinistres pères Jorges, les pères
fouettards, les croque mitaines, les croque morts, les bonnets de
nuits, les rabats la joie, les pisse froid, les éteignoirs, les
fâcheux, les censeurs, hommes ou femmes, sont là pour nous
rappeler que le rire est forcément....satanique !! Mais en voulant
bâillonner l'expression des rieurs ils redonnent paradoxalement et
avec un vigueur étonnante l'expression de joie aux hommes qui en
seraient privés devant quelques décideurs au crédit parfois
douteux...mais dont la couronne est bien enfoncée dans le crâne. Il
s'agit de ceux- là mêmes qui donnent matière à rire... Car
effectivement on ne rit pas de n'importe quoi ….ou qui... et les
cibles du rire sont vraiment aisées à trouver, elles s'exposent,
prennent la pose pourrait on dire et s'offrent à tous les regards
citoyens !
Concevons, toutefois,
comme Erasme que le rire enlaidit le visage, lorsqu'il est forcé, il
métamorphose l'être « il y en a qui en riant semblent
hennir: c'est indécent. Nous dirons autant de ceux qui rient en
ouvrant horriblement la bouche, en plissant les joues et en
découvrant toute la mâchoire : c'est le rire d'un chien »
[… enragé
???? ] (Érasme Traité de civilité puérile
(1530) ou Le savoir-vivre à l’usage des enfants ).
Prenons pour exemple les masques du théâtre comique grec et latin et même népalais :
Cliquez sur les trois mots soulignés pour les découvrir.
Les prototypes sont sidérants...
Mais pourquoi rions nous ?
Parce que « rire
est le propre de l'homme » ce serait presque inhumain de
s'en priver ! En prenant le parti de Rabelais, l'homme qui rit
affirme aux tristes sires sa volonté toute humaine d'être et de
surcroit libre de penser par lui même et en société. Dans ce sens
il rejoint aussi, bien plus tard, Bergson et sa théorie sur les
mécanismes qui provoquent le rire, à savoir : la raideur, « la
fameuse mécanique plaqué sur du vivant » qui rend
totalement surprenantes d'abord et ensuite fatalement prévisibles
les farces non voulues de celui ( ceux) qui déclenchent le rire
par des postures de « raidissement contre la vie sociale »
. … La répétition ( le comique de répétition) ne fait
qu'augmenter le plaisir du rieur, c'est une évidence, et ce dernier
devient avec bonheur le transcripteur de ce qui se déroule sous
ses yeux...
Dans une démarche
consciente cette fois, le rire remplit une fonction libératrice
depuis déjà fort longtemps et cela même face aux événements les
plus affligeants ( Le Carnaval joue ce rôle primordial au
Moyen age : il ouvre des vannes vitales à l'être social dans un
ordre insupportable 365 jours par an ) . L'autorité s'en
accommodait car les liesses rieuses étaient un contrepoids
nécessaire aux diktats .
Enfin, demandons-nous un
instant pourquoi Aristophane, Rabelais, Molière, La Fontaine,
Voltaire, Jarry, Chaplin, Prévert, Ionesco, Brassens,
Desproges... ont voulu nous faire rire ? et ce sera déjà le
début d'une réponse face au sinistre vide bredouillant
environnant...
4 commentaires:
Bravo et merci à vous quatre pour votre travail. A l'inverse, la majorité avec quinze conseillers , le compte rendu du conseil municipal du 18/12 n' est toujours pas consultable. De plus, toutes ces personnes sont incapables de répondre aux questions budgétaires posées et pour d'autres sujets également. Toujours la même devise: on prend le maximum d' indemnités pour un minimum d' efficacité.
Bravo à Osons pour Mougon, grâce à vous la population est informée et à la possibilité de s' exprimer. Justement, concernant l' invitation de M. le Maire à ses vœux, il parle de sérénité. Il ne doit pas connaitre la définition de ce mot! Définition prise sur le Web
' État du temps, de l’air qui est serein; Tranquillité, calme, absence de trouble ou d’agitation '
Au conseil municipal surtout les derniers, le maire sur plusieurs sujets prononce les mots suivants:"...Je ne sais pas, on verra plus tard, je me suis trompé...". Il doit en être de même pour l'invitation avec le terme" sérénité". Il voulait plutôt écrire: agité, tendu, tourmenté,frayeur, emportement.........
L'actualité incite à prolonger la liste des rieurs impertinents, les frères d'arme, de cœur, d’esprit : Charb, Cabu, Tignous, Wolinski .... bien sur, et ceux aussi qui continueront d'affuter leur plume. contre la bêtise sous toutes ses formes. ...
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