lundi 15 juin 2015

L'actualité convoque nos classiques

La flatterie est à l'honneur sous le règne de Louis XIV. Des flatteurs, La Fontaine et La Bruyère en dressent des portraits satiriques entre 1669 et 1689 que vous adorerez relire tant ils vous sembleront d'une incroyable jeunesse !! On dit de ces deux auteurs que ce sont des « classiques » mais c'est à juste titre : ils sont finalement indémodables .



Pas besoin de s'éterniser sur le sens initial très concret du verbe flatter  au XIeme siècle et son passage au sens moral qui arrive très rapidement. Juste un rappel quand même : de «  passer le plat de la main » (XIIeme, sens concret) à «  chercher à tromper en déguisant la vérité » ( sens moral) on fait déjà le tour du verbe flatter et de tous ses glissements !!

Entrons un peu dans le détail tout de même car l'évolution de flatter suit des orientations signifiantes qui sont aussi très ( trop) classiques : de « manier avec douceur » ( euh … c'est abusif pour notre sujet !!) on arrive vite «  à traiter avec trop d'indulgence » ( de fait..) puis peu de temps après au XVIIeme le verbe signifie généralement «  encourager avec une complaisance blâmable »... et on trouve aussi ces sens tout aussi négatifs «  tirer l'orgueil de »   ou encore «  faire paraître plus beau » ( nos moyens de communications modernes ne sont pas moins efficaces que ceux du monarque avec ses artistes d'état : Lully, Lebrun, Rigaud pour faire rayonner une idée de « prestige », ils sont justes moins convaincants d'un point de vue esthétique).


D'aucuns ont pourtant cru que la main c'est en pleine gueule qu'il la prendrait (car on hésite aussi sur l'étymologie...Alain Rey propose ce sens initial issu du francique flatjan «  jeter à plat » ) mais rassurons-nous ( ou pas) les approches du despote se sont nettement adoucies depuis quelques temps, et il arrive qu'il bout en dedans après s'être risqué à violenter ses égaux , voire de très jeunes !!! Pour se faire ( bien) aimer ( un peu) il opte donc pour la flatterie : cette démarche consiste à « procurer une vive satisfaction » à ceux dont il espère un retour... Pour des questions de moralité,  nous ne chercherons même pas à exposer de quel retour il s 'agit.



Mais la forme verbale peut aussi être réflexive : on peut donc aussi se flatter... et aussi être flatté de flatter . Sur cette construction réflexive il nous semble inutile de proposer une quelconque développement sémantique, un bon psy sera plus efficace auprès de l'intéressé.



Enfin, avec une pensée pour nos bacheliers qui préparent leur bac de français, nous proposons de réviser les figures de style avec ces quelques exemples:



« Flatter l'intérêt général » : c'est un oxymore et un contresens.

«Mettre à jour des tableaux d'avancement » : c'est une litote.

« Ne pas savoir » : c'est un euphémisme en contexte.

«Oui... mais non » : c'est une antithèse, sans aucun doute et même une anaphore depuis plus d'un an.

« Voter comme un seul homme »: c' est une comparaison et aussi une anaphore et même une redondance.

« Flatter ses électeurs » : c'est un pléonasme en contexte.





Enfin, entrainement à la dissertation à partir de cette citation :



«  Un dictateur est asservi également de l'opinion publique qu'il flatte et qui le mène » ( Jacques Chardonne L'amour du prochain 1932) : pourquoi est-il nécessaire , encore à ce jour, de défendre la démocratie?

5 commentaires:

Anonyme a dit…

Monsanto va flatter la municipalité vu l’utilisation à tout va du Roundup dans les rue de la commune. La majorité procède aussi à des essais de ce produit cancérogène contre tout nuisible. A ce jour et pour le moment, les victimes sont des chats que la commune recherche sur facebook. Plusieurs cadavres d' animaux en décompositions notamment sur l' avenue Yann Roullet.

Anonyme a dit…

Bonjour,
j'interviens pour vous faire part d'une situation assez (voir totalement) rocambolesque et honteuse de mon point de vue. En effet, cela fait déjà plus d'une semaine que certaines routes de la commune ont été refaites, ce qui est un bien grand mot au regard de leur réfection (des graviers posés sur la route qui ne permettent pas de combler les trous des routes; un cache misère diront certains). Lors d'une ballade en vélo entre TRIOU et TAUCHE, que vois-je ? une route goudronnée sur environ 2 kilomètres (un goudron bien noir, épais) pour des tracteurs ! N'aurait-il pas été judicieux de combler ou refaire des portions de routes de la commune fréquentées par les automobilistes avec du goudron et laisser les graviers pour les chemins agricoles ? Je ne remets néanmoins pas en cause la nécessité de la réfection des chemins agricoles, mais avec d'autres matériaux comme des graviers gris ou blanc (comme c'est déjà le cas au niveau de la station d'épuration).
Qui plus est, une route fraîchement goudronnée qui est déjà abîmée par les roues des tracteurs.
Osons pour Mougon qui est (dites-vous) soucieux de la gestion de l'argent public était-il au courant de cette situation ?

Anonyme a dit…

Pour flatter le maire et son adjoint, les élus de la majorité votent tous sans se poser questions. C'est l' article 49-3 de Mougon.

Anonyme a dit…

je viens de lire le commentaire de 15 juin de 18H51, étant agriculteur et ne cultivant aucune terre sur triou, je peux vous confirmé que les autres routes de plaine ne sont pas traités de la sorte. Il ne faut pas réfléchir longtemps pour comprendre pourquoi les routes de triou.Les élus responsable de la commune habitent triou.

Anonyme a dit…

Je me permets une réponse à vos questions :C'est pas compliqué : c'est justement ça FLATTER... Ignoriez vous que certaines campagnes doivent leur (bien modeste) succès à ce seul verbe FLATTER ??? Relisez bien les Compte rendu de conseil intégraux ( ceux du blog donc) depuis le départ de leur mandat et vous y comprendrez -la cohérente dans la flatterie avec les décisions prises au fil du temps par la majorité : y a même pas à lire entre les lignes, c'est mot pour mot ce qu'ils VOTENT !!!

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