samedi 18 octobre 2014

Le mot de la semaine commence par A. Le mot de la semaine est Anaphore

Notre petit voyage linguistique, mais le hasard de l'actualité seul en décide, se poursuit avec l'exploration de la lettre A...
( voir : Absence, Abstention, s' Abstenir, Agenda , Amateur dans le « mot semaine après semaine ») et notre mot, cher aux poètes ( mais pas seulement …. ) est aujourd'hui : ANAPHORE.

Le mot n'a pas changé de sens depuis son attestation ( 1521 « répétition de mêmes mots en tête de phrases qui se suivent » ) mais ses usages et ses usagers peuvent varier .... commençons donc par... de plaisants utilisateurs de l 'anaphore !!
Vous reviennent peut être en tête de beaux poèmes construits sur l'anaphore …. et qui  enchantent encore ! Pour le plaisir, en extrait seulement car il est très long, le poème de Paul Éluard « Liberté »

Sur mes cahiers d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom (...)
Et par le pouvoir d’un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
 
Oh... et puis,allez, un autre extrait …. « Barbara » de Jacques Prévert !

Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest ce jour-là
Et tu marchais souriante
Épanouie ravie ruisselante
Sous la pluie
Rappelle-toi Barbara
Il pleuvait sans cesse sur Brest
Et je t'ai croisée rue de Siam
Tu souriais
Et moi je souriais de même
Rappelle-toi Barbara (...)

Mais l'incantation en poésie n'est pas une exclusivité de l'anaphore et personne n'aura oublié, par exemple, dans un autre genre, celle d'un futur président qui dans un discours de seulement 3 mn 21 (lui, au moins !!) , le 2 mai 2012, martelait son texte d'un «  Moi, président » si abondamment commenté par la presse !
L'usage politique de l'anaphore est effectivement fréquente, elle imprime au texte de l'orateur une force de conviction qu'il veut communiquer à l'auditoire...Mais celle ci peut aussi, parfois, se révéler consternante, vide et inutile et alors, loin de soulever l'adhésion, l'enthousiasme, le transport : elle rase.
«il ne faut pas courir deux lièvres à la fois, il ne faut pas courir deux lièvres à la fois, c'est stratégique, c'est stratégique, vous étés trop radical, vous êtes trop radical, je répète, je répète je ré-explique, je ré-explique, il ne faut pas leur mettre la pression, il ne faut leur mettre la pression, je vote pour, je vote pour, il faut voter pour, il faut voter pour, on ne re-vote pas, on ne re-vote pas.... ...etc...etc...etc…. etc...etc...etc...etc.... etc... etc... » ( voir éventuellement le mot logorrhée)

1 commentaires:

Anonyme a dit…

no comment
No comment
no comment ...no comment no comment no comment ...
Est-ce une anaphore ou est-ce que je radote là ?
Non parce que celui qui ne veut pas courir deux lièvres à la fois il radoterait pas un peu ?

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